vendredi 24 avril 2009

Le manifesto : signe le ou propose mieux !

Miné par l'absence de candidats, de programme et peut être de bulletins de vote, Vincent a décidé de déchaîner sa mauvaise foi dans le dénigrement de ce qui existe imparfaitement. Argument classique des extrémistes au pied du mur : « C'est imparfait, donc c'est nul et cela ne vaut rien ». Je réponds « Certes, mais ça a le mérite d'exister », et j'attends impatiemment les excuses de Ségolène Royal pour ce post de pilonnage.

Car de quoi parle-t-on ? Du manifesto mis au point par TOUS les partis socialistes d'Europe pour présenter aux citoyens européens le projet de société progressiste dont j'ai présenté les grandes lignes lors de mon dernier post. Je le rappelle, il s'agit de redonner aux institutions que sont la Commission et le Parlement l'initiative qui doit être la leur pour lutter efficacement contre la crise, faire de l'Europe le lieu de l'affermissement du modèle social européen et entrer dans une phase d'affirmation de l'Europe sur la scène internationale.

On l'accuse de n'être qu'un amalgame douteux de bien-pensance ? 71 propositions parmi lesquelles : un cadre juridique pour les services publics en Europe, un salaire minimum pour les Européens, le développement d'un système de transport de données électroniques à l'échelle européennes, la hausse de 50% des budgets de recherche et développement publics en Europe, la création d'un statut de PME européenne, la reconnaissance de tous les contrats civils dans l'ensemble de l'Union, la mise en place d'un cadre de négociations collectives à l'échelle européenne, …

Si la droite était d'accord avec toutes ces réformes, que ne les a-t-elles mises en oeuvre depuis qu'elle est aux affaires ? Et si Vincent est prêt à le signer, qu'il le signe ou qu'il trouve mieux. Pour l'instant, je comprends que le ralliement de Vincent est proche.

On l'accuse d'être vague à certains endroits ? N'oublions pas le sens de la législation européenne. Il s'agit d'intervenir dans les domaines où le niveau européen apporte des économies d'échelle. Il doit s'agir soit de fixer un objectif que les Etats doivent atteindre, soit de fixer des règles pour qu'il n'y ait pas de passager clandestin. Dans ce cadre, un programme européen ne peut pas s'appesantir sur la réfection des égouts en sous sol, et ne doit pas nécessairement donner des moyens opérationnels mais des objectifs. Je suis convaincu que nos concitoyens n'adhèreront à l'Europe que s'il comprennent le sens du principe de subsidiarité : l'Europe ne traite que des questions d'échelle européenne et laisse les Etats trouver des moyens opérationnels à l'échelle nationale. C'est pour cela qu'il est vain d'opposer les Etats à l'Europe : ce sont des structures qui n'ont pas le même rôle et qui ont vocation à dialoguer pour améliorer la vie de nos concitoyens.

C'est là, je pense, une des principales qualités du manifesto : ne traiter que de sujets européens, au niveau de décision de l'Union, en respectant les traditions nationales et la capacité de jugement des Etats.

Pour conclure, j'aimerais citer une phrase de Talleyrand, que Vincent et moi admirons. Le diable boiteux dit un jour : « Quand je me contemple, je me désole, quand je me compare, je me console ». Après avoir observé le vide insondable de pensée, à droite, sur l'Europe, l'impréparation de l'UMP, qui n'a pas de listes, et l'impressionnante prestation de Rachida Dati, hier, je vous le dis, chers lecteurs pongistes, du fond du coeur : je suis heureux.

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