vendredi 22 mai 2009

En deçà de la rhétorique

Sommes nous allés trop loin dans l'invective et la provocation avec Vincent ? Certains, parmi vous, s'en sont émus, et Vincent a choisi de recadrer un peu le débat et de reposer, chacun, nos positions respectives. Je pense néanmoins que la joute est un des aspects de ce blog. Si nous avions voulu nous en préserver, nous aurions chacun fait un blog pour vous révéler nos pensées profondes sur ces élections européennes. Certes, il y a eu de l'écume, mais je pense que dans nos caricatures, il y avait un fond de vérité qu'il convient de rappeler.

Je pense premièrement que les enjeux que Vincent a posés comme centraux pour cette élection sont essentiellement des tigres de papier.
Le débat Etats vs. Intégration européenne n'en est plus un. C'était effectivement le débat qui a pu agiter le débat du référendum sur le TCE. Aujourd'hui, l'Europe a besoin de souffler sur les aspects institutionnels. Le traité de Lisbonne a été signé, il sera sûrement ratifié. Il est certes imparfait, mais il a le mérite de permettre aux projets d'être mis en oeuvre. L'enjeu de cette campagne, ce sont les projets. On nous explique que le modèle du gouvernement de l'Union, ce sont les Etats ensemble, qui sont capable de se mobiliser ensemble. Faut-il rappeler que les Etats sont de fait été incapables de gérer l'élargissement depuis 2001 ? Le traité de Nice a été catastrophique mais adopté, le TCE a été rejeté et le traité de Lisbonne a du mal à être ratifié. Huit ans pour ne pas se mettre d'accord. Belle preuve d'efficacité ! Enfin, on élit le parlement. Sarkozy sera toujours là. Donc s'il est génial, il le sera encore et toujours. Donc l'enjeu, ce sont les projets.


L'idée du parti socialiste, c'est, je l'ai déjà évoqué, de faire de l'Europe le lieu de l'affirmation de notre modèle social. Je vous renvoie à mes posts précédents pour les détails. C'est avant tout une méthode. Des partis, c'est à dire des gens de même sensibilité, qui se regroupent au niveau européen pour proposer un projet aux électeurs de tous les pays. Avec ou sans rhétorique, mettre de la politique et des projets en Europe ne peut se faire en affirmant son Etat d'origine avant d'affirmer son appartenance partisane. C'est la démarche qu'on entrepris les socialistes européens, qui, de surcroît présentent Poul Nyrup Rasmussen, président du PSE et du parti socialiste danois, à la présidence de la Commission, les politiques que TOUS les socialistes d'Europe vont mener. Aussi séduisant que puisse paraître le programme de la droite, il n'y a pas de garantie qu'il soit appliqué vu que la droite française devra ensuite le négocier avec ses partenaires. Enfin, on ne connaît pas encore le candidat de la droite pour la commission.

En trois mots, les socialistes européens, c'est un projet, un candidat et l'envie de gouverner ensemble avant d'affirmer une identité nationale. Voici en définitive ce qui nous distingue. La droite veut que la politique existe au travers des Etats, ce qui conduit nécessairement à un accord sur des plus petits dénominateurs communs, vues les divergences politiques entre les chefs d'Etats. Le traitement de la crise en est l'exemple : la relance européenne est guère coordonnée et elle se fait a minima en terme de rapport relance/PIB. Affirmons au contraire qu'il existe des courants politiques européens qui veulent monter des projets qui affirment notre modèle social et notre identité au lieu de vouloir sans cesse les miner.

Pour l'instant, il n'y a qu'une famille politique qui soit arrivée à ce stade d'intégration : le PSE. C'est pour cela que je vous appelle, pour ceux qui ne sont pas convaincus, à ouvrir les yeux et à voter PSE !

1 commentaire:

  1. C'est très beau, très très beau. Mais quelle crédibilité puis-je accorder à cette magnifique union quand je vois ce que donne cette mirifique alliance des socialistes de tous les pays quand je vois ce que ça donne à la modeste échelle de mon pays? Le PS n'est pas exactement un modèle sur ce point, si?
    Comment, dès lors, croire que tant de petites querelles de bas étage, à l'échelon national, puissent être transcandées à l'échelle européenne pour former ce beau parti, si uni et si efficace, que tu décris?
    J'aime beaucoup les belles images, mais celles qui n'ont que des contre-exemple dans la réalité devraient rester à Epinal...

    De plus, balayer d'un coup d'un seul 5 critiques qui n'ont pas forcément grand chose entre elles avec pour seul argument que ce n'est que de la poudre aux yeux... Désolé, Sof, mais c'est naze!

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